Résumé:
Le désoeuvrement
à Brooklyn. Le sexe et la violence comme
passe-temps, parenthèses dans le déroulement
d'une vie sans cours que l'on referme aux
pissotières de Chez le Grec, un café sans
intérêt si ce n'est qu'il est peuplé
d'êtres semblables, humains même si l'on a du
mal à le croire.
Last Exit to Brooklyn est le
premier livre de Selby, qui vient tard à la
littérature. D'où peut-être une
lucidité accablante, une compréhension
psychologique que l'on voudrait moins aiguë (la
parution en 1964 eut pour résultat, outre un
succès de deux millions d'exemplaires, un
procès pour obscénité). Recueil de
rhapsodies, Last Exit to Brooklyn pénètre
tour à tour l'esprit d'une bande de gros durs qui
aiment casser du marin et du pédé, d'un
travesti amoureux et de ses amis homosexuels ; celui
d'une prostituée aux seins hors du commun, d'un
mordu de moto et d'un responsable syndical
zélé, pour s'achever sur un lacis de flashs
de conscience projetés par les habitants d'une
résidence insalubre. Tous se donnent l'illusion
qu'ils sont importants et les heures passent - pas pour
tous - au rythme d'une répétition lancinante,
la même que Selby exprimera, sur le mode de
l'urgence cette fois, dans
Le Démon.
Outre le sujet, le style aussi
est cru : peu de virgules, un jeu sur la typographie,
très peu de mots, mais infusés comme en
intraveineuse. --Sana Tang-Léopold Wauters
Quatrième de couverture
Consacré à la
violence qui déchire une société sans
amour mais ivre de sexualité, ce livre a
imposé d'emblée Selby parmi les auteurs
majeurs de la seconde moitié de ce siècle.
D'autres oeuvres ont suivi : la Geôle, le
Démon, Retour à Brooklyn, toutes parues dans
notre " Domaine étranger ". Last Exit reste le
point d'orgue de ce Céline américain
acharné à nous livrer la vision apocalyptique
d'un rêve devenu cauchemar. Où la solitude,
la misère et l'angoisse se conjuguent comme pour
mieux plonger le lecteur dans ce qui n'est
peut-être que le reflet de sa propre existence.
Implacablement.