
Résumé:
Grand prix du roman de l'Académie Française 2000.
Au XVIIe siècle, un eau-fortier se retrouve avec le visage
détruit à l'eau-forte. Cette "face de cuir bouilli"
grave à jamais en lui l'amour qu'il portait à Nanni
de Bruges et le geste vengeur de son fiancé jaloux.
Privé d'image et d'expression, Meaume le graveur se livre
à son intériorité. Au fil d'une succession de
scènes sans liaison, comme autant de cris et
d'halètements qui accompagnent la traversée de
l'enfer et l'accès à la lumière, Meaume dit ses
extases, son art, ses désirs, mais aussi la
créativité, l'amour, l'apparence et la
vérité. En homme "que les images attaquent", il
énonce ses visions, sa fascination pour l'opposition et la
complémentarité du clair-obscur. Le champ de la
créativité a toujours captivé Pascal Quignard,
comme l'illustrent ses précédents romans (citons les
deux "goncourables", Le Salon du Wurtemberg et Les Escaliers de
Chambord). Il est un écrivain du silence, du
"balbutiement", du "secret", porté par une langue aux
racines profondément déployées.