
Résumé:
1978
Le roman retrace la vie d'un immeuble
situé au numéro 11 de la rue (imaginaire)
Simon-Crubellier, dans le 17e arrondissement de Paris, entre
1875 et 1975. Elle évoque ses habitants, les objets qui
y reposent et les histoires qui directement ou indirectement
l'ont animé.
La Vie mode d'emploi est un livre
extraordinaire, d'une importance capitale non seulement dans
la création de l'auteur, mais dans notre
littérature, par son ampleur, son organisation, la
richesse de ses informations, la cocasserie de ses
inventions, par l'ironie qui le travaille de bout en bout
sans en chasser la tendresse, par sa forme d'art enfin : un
réalisme baroque qui confine au burlesque. (Jacqueline
Piatier, Le Monde) L'ironie, très douce, imperceptible,
fantomatique, moirée, faite d'un détachement
extrême, d'une méticulosité et d'une patience
qui deviennent de l'amour... En résumé, c'est un
prodigieux livre-brocante, qu'on visite sans se presser,
à la fois livre fourre-tout, livre promenade.
(Jacques©Pierre Amette, Le Point) Et cela donne des
romans exotiques, extravagants, des crimes parfaits, des
fables érudites, des catalogues, des affaires de moeurs,
de sombres histoires de magie noire, des confidences de
coureurs cyclistes... Jeux de miroirs et tables gigognes,
entrez dans cet immeuble et vous ferez le tour du monde. Un
vertige majuscule. Quand on en sort, on est léger comme
une montgolfière. (Catherine David, Le Nouvel
Observateur) En quelques centaines de pages, fruits de neuf
années de travail, Perec opère le ratissage
délibéré, systématique, hallucinant du
champ romanesque contemporain. Son livre est, sans doute,
à la littérature ce que le Robert est à la
lexicographie. (Oatrick Thévenon, L'express)
Prix Médicis
Comme dans le tableau idéal de Valène, le
professeur de peinture de l'immeuble, le lecteur
découvre « une longue cohorte de personnages, avec
leur histoire, leur passé, leurs légendes »,
comédie humaine où les destins entrecroisés se
répondent, à l'image de la curieuse création
de l'ébéniste Grifalconi, « fantastique
arborescence », « réseau impalpable de
galeries pulvérulentes ».
Gravures populaires, tableaux de maître, affiches
publicitaires offrent l'occasion d'autant de digressions et
de récits : faits divers, rigoureuse description
scientifique, recette de cuisine, listes en tout genre.
De cette tentative d'inventaire et d'épuisement
d'une portion de réel, surgissent des figures propres
à l'imaginaire perecquien : escrocs et faussaires,
aventuriers, savants faustiens, génies méconnus ou
incompris, invalides et miraculés, milliardaires
ruinés, inventeurs, négociants, humbles domestiques
anonymes.
L'intrigue proprement dit débouche sur une
tragédie et la mort des protagonistes principaux.
Le sigle W détermine la tragédie et le climax
de l'intrigue, faisant apparemment référence à
l'île W dans un autre roman de Perec. 3 .
Enfin le W fait aussi référence au
troisième personnage symbolique de l'oeuvre, Gaspard
Winckler qui a accompagné Bartlebooth dans sa quête
et l'auto-destruction programmée de ses oeuvres, cette
dernière étant elle aussi une illusion ainsi que le
montre le dernier chapitre du roman: "C'est le vingt-trois
juin mille neuf-cent-soixante-quinze et il va être huit
heures du soir. Assis devant son puzzle, Bartlebooth vient de
mourir. Sur le drap de la table, quelque part dans le ciel
crépusculaire du quatre cent trente-neuvième
puzzle, le trou noir de la seule pièce non encore
posée dessine la silhouette presque parfaite d'un X.
Mais la pièce que le mort tient entre ses doigts a la
forme, depuis longtemps prévisible dans son ironie
même, d'un W. (Wikipedia)