
Résumé:
Max Sim, le protagoniste principal, est
un antihéros par excellence, voué à
l’échec dès sa naissance (qui ne fut pas
désirée), poursuivi par l’échec à
l’âge adulte (sa femme le quitte, sa fille ne le
regarde guère, sinon pour rire sous cape),
s’acceptant d’ailleurs en tant qu’échec
et y trouvant même une certaine paix : l’absence de
lutte, enfin. « Savoir s’accepter » devient
l’un de ses mots d’ordre… À force de
solitude, il finit par converser avec son GPS au long de ses
pérégrinations de commis-voyageur représentant
en brosses à dents dernier cri. Il tombe amoureux de cette
voix désincarnée, lui imaginant même une
personnalité, et les dialogues engagés avec elle
partagent le lecteur entre le rire et la compassion. Le drame
essentiel réside pourtant dans la relation avec son
père, dont il découvre en lisant son journal
qu’il était homosexuel et l’a conçu, lui,
Max, par accident pourrait-on dire. Mais il va tout de
même essayer de se réconcilier avec ce père et
même, de lui faire retrouver son ami de cœur,
l’extraordinaire Roger S. Un échec là encore,
mais l’échec est l’un des ressorts du
comique… Jonathan Coe renoue ici avec la veine comique
tout en gardant la même complexité, la même
précision, la même habileté que dans ses livres
précédents. Tout à la fois drôle, bien
construit et situé à la pointe du contemporain, le
roman procède par mélange de genres, suite
d’échos, de souvenirs récurrents, de
parallèles, de rappels, pour tenter de cerner la grand
interrogation : jusqu’à quel point la vie peut
être considérée comme une fiction ?