
Résumé:
Cashampton by the Sea, où
Jackson Pollock est mort, où Pieter van Lukens, ami et
condisciple de Pollock, vit et peint toujours, est une
station balnéaire où se retrouvent les plus
grosses fortunes du monde entier. Chargé par un
éditeur japonais d’enquêter sur les
activités picturales et sexuelles de Pollock pendant
la dernière année de sa vie, Roger Lymon,
critique d’art à la mode des années 80
– c’est-à-dire largement ignorant et
carrément cupide –, s’y installe. Il vit
chez John Dough, personnage mystérieux,
multimillionnaire après avoir vendu chez
Sotheby’s des perles prétendument
rapportées de Turquie… Dans le même temps,
les riches succombent à un virus sexuellement
transmissible qui leur fait éclater la
tête.
La complexité de
l’intrigue répond à celle des idées,
comme si, à l’instar d’Hegel, Guinzburg
tentait de penser le monde. Le racisme, les camps nazis,
l’arrogance de la fortune, la débauche, le
cynisme, la bêtise, la cupidité, la bonne
conscience, tout y est, même l’amour et
l’amitié. Mais le plus important peut-être
est l’interrogation sur l’art. Pollock, mort
pauvre en 1956, était-il le dernier artiste digne de
ce nom ?
L’action painting,
dont la technique
consistait à déjouer la suprématie du
raisonnement, marque-t-elle la fin de l’art
?
L’auteur a
vécu un peu partout aux États-Unis et a
travaillé comme plongeur, cuisinier, coursier,
chauffeur de gangsters, garde du corps de
strip-teaseuses, télégraphiste, détective
privé à La Nouvelle-Orléans, chauffeur de
poids lourds, emballeur dans une conserverie de poisson,
planteur d’arbres, marchand de fleurs, de fruits,
de glaces ; il a également été convoyeur
de fumier, bûcheron, ramasseur de déchets
toxiques. Il a même transporté une cargaison de
mannequins à bord d’un mini-car. Entre autres
métiers.