
Résumé:
Christ ou démon ? Saint ou bandit ?
Un homme. Un homme seul contre tous, l'opposant par excellence,
le rebelle absolu. De l'ère fasciste au temps des Brigades
Rouges, c'est l'Italie contemporaine qui sert de cadre, de
ferment, de nourriture à ce roman d'une vie. Il fallait ce
pays traversé par la dictature, la guerre, la
résistance, puis les luttes partisanes, les scandales sans
nombre, la violence du terrorisme, pour que prenne forme
l'itinéraire de Pier Paolo, éternel marginal en
dépit de sa célébrité, héros double
comme son prénom qui évoque à la fois un
fondateur d'Eglise et un aventurier de l'esprit. D'une enfance
idyllique auprès de cette mère chérie qui ne le
quittera jamais, jusqu'à l'assassinat mystérieux sur
une plage près de Rome, on le suivra dans chacune des
étapes que l'ange du destin lui a fixées. Après
les douceurs de l'adolescence et la simplicité
païenne des premières passions, les procès, la
haine, le mépris qui feront de lui un paria. Malgré
la force et le succès des oeuvres, malgré l'argent et
la gloire rapportés par les livres et les films, une soif
d'amour inapaisée, jointe à un sentiment profond de
culpabilité qui provoquera la tragédie. Si la plupart
des événements, des lieux, des dates correspondent
à la réalité, si parmi les personnages qui
traversent ce récit plusieurs nous sont familiers, qu'ils
s'appellent Toscanini, Moravia, Fellini ou Maria Callas, il ne
faut pas chercher ici une biographie du légendaire P.P.P.
toujours muet sur lui-même dans ses écrits, à
jamais silencieux sur ses secrets. Il s'agit plutôt de la
possession d'un créateur par un autre, tel que
l'imaginaire seul peut le permettre. Comme dans Porporino,
Dominique Fernandez se glisse à l'intérieur d'un
être authentique, et recrée à travers lui toute
la vérité d'un homme et d'une époque. Ce qui
n'empêche pas ce portrait d'être en même temps
une manière de confidence romanesque. Chateaubriand l'a
dit avant nous : « On ne peint bien que son propre coeur,
en l'attribuant à un autre. »