
Résumé:
Huit vies. Huit noms, à peine écrits en titre des
chapitres, déjà tombés en désuétude.
Pierre Michon pénètre les vies de ses ancêtres,
anodines, infimes, parcellaires : minuscules. Malgré ou
à cause de l'insuffisance des existences, l'écrivain
défriche, le temps de l'écriture, ces vains terrains
vagues qu'envahissent à nouveau les mauvaises herbes de
l'insipide dès la plume reposée. Nul apitoiement. De
la dureté plutôt, si elle ne se mêlait à
une indescriptible émotion. Compatissante ? Empathique
plutôt car Michon ne saurait s'épargner
lui-même. Pour dire l'insignifiance déchirante de ces
destins, la langue, curieusement, est chatoyante, dense, le
récit profus, riche en références :
dérision ultime lancée par l'auteur, soubresaut
révolté du dire défectueux, inachevé,
impuissant comme le reste à retenir
l'éphémère.